BALADE DECOUVERTE

LES BORNES ARMORIEES

DU XVI° AVRIL 2015

ACTIONS et MANIFESTATIONS

 

Duc de Montmorency

Religieux de St Vincent de Senlis

Comment une trentaine de personnes se sont retrouvées à l’aire de pique-nique des Grandes Ventes, et sont parties à l’assaut du Mont Alta : 142 m, pour découvrir les bornes éparpillées sur le plateau et dans les replis de terrain :

Après un bon raidillon, le mont Alta se présente comme un plateau, sans sommet à proprement parler et entièrement couvert de forêt.

                                            *


La forêt a toujours fait partie du domaine royal, essentiellement pour la chasse à courre, mais elle a été en partie aliénée en faveur de plusieurs établissements religieux des environs.


Les bornes armoriées, ont été implantées par le seigneur Anne de Montmorency entre 1537 et 1546 pour délimiter ses propriétés.

Le but était d'éviter des incidents de chasse ou de pâturage, alors fréquents en raison de l'imbrication de différentes propriétés, et de faire respecter son domaine et ses droits.

Suivant l'exemple, d'autres seigneurs ou entités religieuses propriétaires terriens érigèrent à leur tour des bornes en pierre taillée, frappées des blasons ou des insignes permettant aux passants d'identifier les propriétaires.


Ce beau dimanche d’avril, l’enthousiasme de notre guide nous emmène de borne en borne et nous découvrons le blason très ouvragé du Connétable de Montmorency        :

16 aiglons entourés du collier de l’ordre de St Michel, flanqué de deux épées levées et surmonté d’une couronne,


ou celui de la communauté St Rieul        :

    un évêque, sa crosse et à ses pieds une biche et un cerf,


celui du roi François 1er         avec trois fleurs de lys,


celui de l’évêché de Senlis         :

une crosse enroulée d’un S et flanquée de deux fleurs de lys .


Certaines gravures sont plus artisanales  :

        les religieux de St Vincent de Senlis,


        ou celles de Jehan Morel, bailli du roi à Senlis.

Communauté St Rieul

Évêché de Senlis

Bailli Morel de Senlis

blason aux trois fleurs de lys du roi François 1er

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PLUS D’INFOS :

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La forêt d'Halatte, histoire


La plus ancienne mention du toponyme Halatte remonterait au xiie siècle dans l'utilisation de l'expression Locus Halachius vers 1165, puis la forêt est désignée sous le nom d'Halata ou Halate au cours du Moyen Âge. Dès le xiiie siècle, la forêt connaît sans doute ses limites actuelles.


Eau et forêt, une association naturelle

Les forêts jouent un rôle non négligeable dans le cycle de l’eau, par leur action sur l’importance et la répartition des précipitations arrivant au sol, la dynamique de l’eau dans le sol et les quantités d’eau rejetées sous forme de vapeur dans l’atmosphère.


C’est au xiiie siècle qu'apparaît l’appellation « Eaux et Forêts », dans une ordonnance de 1219, à la demande du roi Philippe II Auguste.

C’est au xvie siècle que les Eaux et Forêts voient leurs missions grandir.

Elles ont en charge la surveillance des autres forêts du royaume et la réglementation de la chasse. En effet, François Ier veut des forêts giboyeuses et sources de profits. La technicité forestière fait alors un grand pas.


L'exploitation forestière a beaucoup évolué au cours de l'histoire. Les forêts ont d'abord été des ressources pour le bois de chauffage avec l'acclimatation du châtaignier Elles ont été aussi source de nourriture. Bien sûr, les plus beaux fûts (de chêne) servaient de  bois d'oeuvre pour la construction, en particulier pour la marine.

La forêt d'Halatte, ainsi que les autres forêts, a toujours été administrée et contrôlée par les pouvoirs en place.

Au temps des rois carolingiens, les administrateurs étaient des officiers royaux appelés « forestii » ; à l'époque des capétiens et jusqu'au 14e siècle, ce sont les « gruyers » qui prélevaient fréquemment, en plus des taxes officielles, une part personnelle sur les transactions forestières.


Dans la zone du Mont Alta, les peuplements sont en taillis sous futaie. Les jeunes arbres, issus de semis ou de reboisement. poussent sous le couvert d'arbres plus âgés qui ont souvent plus de deux cent ans.

En 1571, on compte, sur les 4 499 arpents appartenant au roi, 409 arpents de haute futaie, 65 de demi-futaie, 260 de haut-taillis et 2 381 arpents de taillis âgés de moins de 12 ans. Les vides et les bois improductifs représentent 583 arpents.


Un territoire de chasse royale et princière.

Si les rois n'ont pas hésité à céder une partie de leur domaine et de leurs droits sur la forêt, le droit de chasse est resté en permanence aux mains du pouvoir royal et particulièrement la grande chasse ou vénerie.


À partir de François Ier, les rois de France résident au château de Chantilly pour chasser en Halatte. En effet, la capitainerie royale d'Halatte, juridiction spéciale chargée de conserver le gibier, couvre non seulement Halatte mais aussi les forêts de Chantilly, Carnelle et Ermenonville. D'abord confiée au début du xvie siècle à Pierre de la Fontaine, seigneur d'Ognon, cette charge est attribuée à Anne de Montmorency en 1520. Elle est de nouveau récupérée par un seigneur de Chantilly en 1674 en la personne du Grand Condé, ce qui lui permet de disposer d'un gigantesque terrain de chasse d'un seul tenant.


le Mont Alta


Le mont Alta (142 m), constitué en grande partie, tout comme la butte d'Aumont, de sables siliceux loessiques consécutifs à l’érosion du quaternaire. Le mont Alta se présente comme un plateau, sans sommet à proprement parler et entièrement couvert de forêt. De ce fait, la butte ne propose pas de belvédère.


La butte d'Aumont (124 m) à Aumont-en-Halatte.

L’exploitation du sable débute dès l'époque gallo-romaine. Sur le territoire du Parc, cette exploitation s'est fortement développée avec l'essor de l'industrie verrière de Saint Gobain et l'installation de manufactures de porcelaines à Chantilly et de faïences à Creil. Elle est réalisée à ciel ouvert.

Une partie considérable de la butte d'Aumont-en-Halatte a ainsi été exploitée, entre autres pour couvrir les pistes d'entraînement des chevaux de course. Aujourd'hui, cette dune (accessible de l'autre côté de la route qui longe le parking d'Aumont-en-Halatte) très sensible à l'érosion abrite une flore particulière qu'il est nécessaire de protéger Certaines espèces de cette flore, telle la Laîche des sables, contribuent à fixer le sable.


La société d'Histoire et d'Archéologie de Senlis, a découvert, en 1938, au pied de la Butte une borne portant l'inscription suivante : AGLC


Avec l'accord des archéologues compétents, il a émis l'hypothèse que AG était une abréviation de ager, LC de Lucius. nom latinisé du dieu gaulois du feu, donc que AGLC voulait dire le terrain de Lucius. Cette butte dont la légende affirme qu'elle a été créée par Gargantua en vidant ici sa hotte pleine de sable, aurait été déjà avant notre ère un sommet consacré au culte du feu.


Longtemps après, à la fin du XVlème siècle, les habitants d' Aumont appartenaient. de nouveau, à une religion différente de celle du pouvoir en place. A la suite de l’édit de Nantes, de nombreux calvinistes s'étaient rassemblés dans ce village où un cimetière leur avait été ouvert au nord-ouest. sans die sur l’emplacement de l'actuel carrefour du Préche (95). La révocation de l'édit de Nantes les a dispersés, mais, selon M.Agostini. beaucoup de leurs descendants habiteraient maintenant Mouy et surtout les Ageux, agglomération voisine de Pont-Sainte-Maxence, où aurait été transféré l'oratoire (le «préche») d'Aumont.



Le mont Pagnotte (220 m) représente l'un des points culminants de la région parisienne et du département de l'Oise. Le profil est particulièrement accidenté autour de la colline.


Les propriétaires : roi, seigneurs, baillis, clergé, communautés religieuses...


-le roi de France


- Le Connétable Anne de Montmorency


Il est élevé au château d'Amboise avec le futur roi de France François Ier.

C'est pourquoi il est très proche du roi.

François Ier se montrera très attentif aux conseils d'Anne de Montmorency,à la fois militaire couronné de succès et grand esthète, même s'ils connaîtront des différends.


Les bornes armoriées, ont été implantées par le seigneur Anne de Montmorency entre 1537 et 1546 pour délimiter ses propriétés. Le but était d'éviter des incidents de chasse ou de pâturage, alors fréquents en raison de l'imbrication de différentes propriétés, et de faire respecter son domaine et ses droits. Suivant l'exemple, d'autres seigneurs ou entités religieuses propriétaires terriens érigèrent à leur tour des bornes en pierre taillée, frappées des blasons ou des insignes permettant aux passants d'identifier les propriétaires. La plus grande concentration de bornes se trouve autour du mont Alta, dans le secteur sud-ouest de la forêt.


L'imbrication des propriétés amenait fréquemment les seigneurs, usant de leur droit de chasse, à empiéter sur les domaines voisins des leurs. De leur côté les établissements religieux faisaient paître leurs troupeaux dans leurs bois, mais il arrivait que les animaux, mal gardés aillent goûter l'herbe du voisin. Ces incidents de chasse ou de pâturage généraient chicanes et procès dont les archives ont conservé le souvenir. Décidé à faire respecter son domaine et ses droits, le grand seigneur de la Renaissance Anne de Montmorency (1493-1567) fut le premier à faire placer des bornes de pierre entre 1537 et 1546 pour délimiter ses propriétés. Ces pierres taillées, portent le blason de sa famille sur une face et celle de l'autre propriétaire au verso. Près d'un demi-millénaire plus tard, ces blocs se dressent toujours fièrement à l'ombre des grands arbres.


Evêché de Senlis et communautés religieuses


Le plus important évêque  est (29 mars 1528-8 décembre 1536) Guillaume III Petit (ou Guilielmus Parvi), confesseur et prédicateur de Louis XII et François Ier, sous lesquels il jouit d'une influence.


Concernant le clergé, il existe de nombreuses communautés religieuses, dans le secteur : à Senlis, la communauté formée autour de Saint Rieul, première évêque de SENLIS qui a fait beaucoup de miracles dans la région, et qui est allé partout voir les gens. S'est formée autour de lui une communauté importante.


Gérard de Nerval, dans ses Promenades et souvenirs (1854), évoque une légende racontée encore du temps de son enfance, selon laquelle près de Rully (Oise), une foule se serait réunie pour écouter les paroles de saint Rieul. Mais voilà que les grenouilles d’une mare voisine (la source de l'Aunette), d’un concert de coassements, viennent couvrir sa voix. Alors d’un geste, saint Rieul leur impose le silence. Toutes se retrouvent muettes, à l’exception d’une seule.


Autres communautés religieuses, celle de Saint Vincent, communauté importante possédant une abbaye à SENLIS.

Les dirigeants de ces communautés religieuses étaient de gros propriétaires terriens issue de la noblesse,  il ne faisait pas vœux de pauvreté, il s’agissait souvent de fils de nobles qui conservaient leur patrimoine.


L'abbaye du Moncel abrite des Clarisses qui essayent de protéger leurs biens.

Leurs possessions seront vite bafouées par l'administration des eaux et forêts qui cherche à leur prendre leur bien et ne veut pas respecter leurs droits sur la forêt.


Au XVIe siècle François Ier doit intervenir pour que leurs droits soient respectés, car elles avaient des terres en forêt d’Halatte.


La plupart de ces institutions gardent leurs possessions jusqu'à la Révolution, date à laquelle celles-ci sont transformées en biens nationaux et réunies au domaine royal pour en faire une forêt domaniale. De nombreuses bornes armoriées placées en forêt à partir du xvie siècle sont encore le témoignage de ces diverses propriétés.


Le bailli Morel de Senlis

Autre personnage important, le bailli Morel de Senlis, un inspecteur chargé de récupérer l'argent et de percevoir les revenus et les rendre justice au nom du roi.

Progressivement, son pouvoir diminuera. Car on leur adjoindra des auxiliaires qui vont rendre justice ou recevoir les impôts et leurs prérogatives vont diminuer.


La Renaissance


La Renaissance est un mouvement qui s'inscrivit dans la période de l'époque moderne et qui eut comme point de départ la Renaissance italienne associé à la redécouverte de la littérature, de la philosophie et des sciences de l'Antiquité. En effet, la Renaissance naquit à Florence grâce aux artistes qui pouvaient y exprimer librement leur art 


En France, à partir de Louis XII et de François Ier (à partir du début de son règne en 1515, correspondant à la bataille de Marignan), les guerres d'Italie font connaître la Renaissance italienne en France, avec un siècle de retard. Léonard de Vinci apporte en France le savoir-faire des artistes de la Renaissance italienne.


En 1539, François Ier, par l'ordonnance de Villers-Cotterêts, proclame le français comme langue officielle. Le français devient ainsi la langue officielle du droit et de l'administration, dans les actes juridiques, à la place du latin. François Ier installe également la bibliothèque royale au château de Fontainebleau.


Le mouvement de renouveau en Europe s'accompagne d'un enrichissement jugé excessif de l'Église, ce qui provoque l'indignation de certains chrétiens, qui veulent revenir aux sources de la Bible. D'autre part, à cette époque, certains chefs de l'Église étaient jugés trop proches des autorités politiques.


Au xvie siècle, de nouveaux réformateurs apparurent :

  1. Luther, théologien et réformateur allemand, s'indigne des indulgences accordées par Rome et publie ses 95 thèses (1517),

  2. Calvin, réformateur français, installé à Genève, en Suisse

  3. Ignace de Loyola, fondateur de la compagnie de Jésus,


En France dès le milieu du xve siècle avec la fin de la guerre de Cent Ans, l'influence architecturale de la Renaissance italienne commence à se faire sentir et du château-fort traditionnel, on va passer au siècle suivant au règne des châteaux-palais si présents aujourd'hui dans la vallée de la Loire mais aussi ailleurs (Fontainebleau, le Louvre…).

Ainsi, l'ère de la Renaissance laissa la place aux édifices qui misaient tout sur l'esthétique plutôt que sur la défense.


Parmi les peintres de cette époque, Michel Ange, Raphaël, Leonardo Da Vinci, Titien, Véronèse se démarquent, en Italie ; Jean Clouet, en France ; Albrecht Dürer, peintre graveur, dessinateur allemand, Hans Memling, Lucas Cranach l’Ancien, Hans Holbein le Jeune, en Allemagne.

Les poètes Joachim du Bellay (1522-1560) et Pierre de Ronsard (1524-1585) — qui est par ailleurs l'auteur de nombreux poèmes amoureux — travaillent à développer le vocabulaire et la grammaire française ; le français moderne leur doit beaucoup.


On a souvent admis que trois faits ont favorisé cette mutation :



- la prise de Constantinople par les Turcs en 1453, qui provoqua l’exode des lettrés grecs vers l’Occident où ils apportèrent quantité de manuscrits, et leur connaissance de l’Antiquité grecque


- les guerres d’Italie révélèrent aux français éblouis une civilisation raffinée (même s’il y avait déjà des échanges avec l’Italie avant les guerres).


  1. -l’invention de l’imprimerie au XVe (première presse française à la Sorbonne en 1470). Elle favorise l’expansion des idées nouvelles — humanistes mais aussi réformées.


Les systèmes économiques se transforment : l’accent est mis désormais sur les échanges d’argent plutôt que sur la possession de territoire.

Le XVIe siècle voit ainsi se développer une riche bourgeoisie marchande, alors que parallèlement la noblesse connaît un relatif appauvrissement.


Le XVIe siècle est un siècle de transition dont l’histoire mouvementée est riche d’événements considérables : l’humanisme introduit une nouvelle vision du monde, la Réforme détermine l’avenir de la Chrétienté, la conquête du Nouveau Monde modifie l’équilibre des sociétés européennes et l’image qu’on se fait de l’univers. En France, ce siècle commence par les guerres d’Italie et se termine par les guerres de religion.


Une vision globale des quatre hommes les plus puissants du monde dans la première moitié du XVIe siècle :


Quatre souverains en lutte

Prenons-les dans l’ordre d’accession au pouvoir : Henry VIII est couronné en 1509, il n’a pas tout à fait 18 ans, épouse Catherine d’Aragon – il l’ignore alors, mais c’est le début de ses démêlés avec l’Eglise – et fait décapiter deux ministres de son père, les premiers d’une longue série.

François Ier est sacré roi de France en 1515, à 20 ans. La même année, il révolutionne l’art de la guerre en employant massivement l’artillerie, à Marignan, contre les troupes suisses, mercenaires du pape Léon X, jusqu’alors considérées comme invincibles.

Charles Quint est le plus jeune : né en 1500, il est élu empereur en 1519, contre François  Ier, également candidat à cette dignité.

Soliman est né la même année que François  Ier, en 1494, mais succède à son père plus tard, en 1520.

Ces quatre-là vont passer leur temps à se battre gaillardement les uns contre les autres, au gré des renversements d’alliances. Eh oui, même le Turc, tout infidèle qu’il soit aux yeux des chrétiens, saura entretenir des rapports diplomatiques, et même de coopération militaire, avec François Ier.

Tout cela durant ce que certains historiens ont qualifié de « beau XVIsiècle ». Une période passionnante, qui connaît des chocs culturels remarquables, lesquels feraient passer notre actuelle mondialisation pour une aimable plaisanterie : la découverte des Amériques et leur exploitation, d’abord, mais aussi un passage par le cap de Bonne-Espérance, qui permet aux Portugais d’importer directement les épices des Indes, ce qui va mettre l’économie de Venise en fâcheuse posture.

Aussi bouleversantes, la redécouverte des auteurs antiques, leur édition critique par les érudits de ce qu’on a nommé la « République des lettres », Erasme en tête, qui va jusqu’à proposer une nouvelle traduction de la Bible ; la relecture littérale de cette dernière par des croyants excédés par les exégèses romaines et le train de vie dispendieux de l’Eglise, qui conduira aux réformes prêchées par Luther, Zwingli, puis Calvin.

Les guerres enfin, incessantes, celles qui opposent Français et impériaux en Italie, impériaux et Turcs le long du Danube et en Méditerranée, sans oublier le massacre par les nobles de 100 000 paysans (dix fois la population d’une ville comme Bâle, à l’époque) en Allemagne du Sud et en Alsace, en 1525, lesquels avaient cru que, puisque la Bible ne stipulait nulle part leurs anciennes servitudes et de nouvelles impositions, ils pouvaient s’en affranchir.

Ce contexte est fort peu abordé dans les expositions consacrées à François  Ier et aux Tudors. C’est que l’une se focalise sur l’image du pouvoir, l’autre sur l’histoire d’une dynastie, il est vrai peu banale. Le point commun entre les deux ? Les armures. Celle de François est imposante, c’est la cuirasse d’un géant : le roi de France mesurait près de 2 mètres. Son homologue britannique fut plus trapu (environ 1,80 mètre tout de même, déjà une taille exceptionnelle pour l’époque). Encore a-t-on charitablement choisi de montrer un exemplaire du temps de sa jeunesse. Il en existe un autre, conservé à la Tour de Londres, qui témoigne de ce que le roi vieillissant était presque aussi large que haut…

Extraits de : www.lemonde.fr/arts/article/2015/04/08/tudors-et-valois-legendes-de-monarques_4611473_1655012.html?xtmc=bonne_esperance&xtcr=1


ANNEXES /

HISTOIRE ET EVOLUTION DE LA FORET - ARCHEOLOGIE DE LA FORÊT


Les forets demeurent marquées par la succession de multiples activités humaines au cours du temps. Depuis les origines, l'homme y cherche ressources naturelles, refuge et loisir.

Les espaces forestiers sent des lieux d'investigation très prisés des archéologues. Les sites archéologiques sont généralement bien conservés L'érosion de, sols est moins importante que dans les milieux ouverts. En outre, les activités humaines qui sont pratiquées en forêt sont moins perturbantes que celles liées aux milieux agricoles et urbains Le massif des Trois Forêts (forêts d'Halatte, Ermenonville et Chantilly) s'est révélé être, depuis plus d'un siècle, un lieu de mémoire privilégié offrant un vaste et riche territoire de recherche pour les archéologues.



ETENDUE DE LA FORÊT


Au nord de Lutèce, au Ier siècle il existait une petite population de gaulois que les géographes nommèrent les Sylvanectes. Depuis on les  a nommés les Sulbanectes

Ils habitaient une immense forét an sein de laquelle subsistaient quelques clairières. Cette vaste forêt s'étendait depuis Louvres, au sud de Senlis, jusqu'au milieu du département de l'Aisne, C'est de celle-ci qu'est issu le massif dit des Trois Forêts borné au nord et à l'ouest per I ‘Oise.


Habité depuis plus de 100.000 ans avant notre ère, il recelait de de nombreux témoignages de ses premiers occupants.

La plus ancienne trace de présence humaine date de I 'Acheuléen supérieur, mais il semble que le Néolithique, puis l'époque celtique furent le théâtre d’une activité plus intense, notamment en foret d'Halatte.  Les menhirs des Indoles et ceux de Borest ou de Rhuis en attestent, de même qua le dolmen de Chamant, les allées couvertes de Fleurines ou de Gouvieux et les oppidums.


Mais le monument romain le plus intéressant mis à jour, demeure un temple découvert en 1825 par des forestiers qui reboisèrent la partie orientale de la forêt d'Halatte au nord de Senlis. Il s'agissait d'un temple (milieu du premier siècle aprés j-c ). Le temple aurait été en activité jusqu'au debut du Véme siècle.


La conversion des Gallo-Romains et des Francs au christianisme laissa subsister bien des formes de paganisme.

Pendant des siècle, des hommes continuèrent à se rendre dans la foret pout y pratiquer des cultes druidiques et, plus particulièrement I' adoration des arbres Une fois encore, ne parvenant pas à extirper ces croyances, l'Eglise les a adaptées 196). Saint Berchoud, évêque d'Amiens, décida au début du IXème siècle, de «christianiser» les arbres qui étaient l'objet d'une vénération païenne. souvent des hêtres placés près d'un croisement de chemins propice è des rassemblements. Pour nombre d'entre eux, on apposa une croix sur leur tronc. Telle est l'origine des croix qui figurent fréquemment dans le nom des carrefours d'Halatte, Croix-Frapotel, Croix du Grand Maître, Croix des Veneurs au nord (ph. n> 68 p. 49). Croix Saint Rieul (ph. n» 72-73 p.50), Croix do la Livrée, Belle-Croix. Croix d'Halatte au sud.


Parfois, le clergé fit creuser une niche dans le tronc de l'arbre pour y déposer dcs statues, voire des reliques. Le Chêne iv l 'Image en est un examine. Place en haut d'une butte d'où l'on aperçoit la cathédrale de SeuIls, il portait à mi hauteur une représentation de la Vierge «l'Image».

Quant à la Croix Sainte-Maxence, qui est demeurée au bord de l'ancien tracé de la RN 17. à l'entrée méridionale de Fleurines, elle rappelle le martyre à Pont de celle qui est maintenant la sainte patronne de cette ville.


En 486. Clovis bat l'armée romaine à Soissons et s'installe sur un territoire allant de la Somme à la Loire ; son royaume s'appelle Francia.

Les forêts étaient encore très proches de la ville, Il faut attendre la fin du XII' siècle et surtout le XIII' siècle pour constater des déboisements importants. De nombreux villages se forment et leurs habitants étendent cheque jour leur terrain de culture. Bientôt le Roi et ses grand vassaux ne tardent pas à s'effrayer de la disparition progressive de leurs forêts. Ils aimaient la chasse avec passion et ils se décidèrent à sévir.

Désireux de préserver leurs bois et devenant plus nombreux, ils durent toutefois très vite délimiter leurs domaines Des litiges survenant, ils durent procéder à des arpentages et des bornages Déjà au XIII' siècle, on eut soin de délimiter les bois par des bornes. Ce qu'elles étaient à I’époque, il est difficile de le dire. Plus tard, au début du XVIème siècle, le bornage devint plus systématique.


BORNES ET BORNAGES


Lorsqu'on limita les bois de Saint Chistophe du côté de Villers Saint-Frambourg, le 12 novembre 500 on y appela deux laboureurs, le mesureur du Roi et quatre sergents de la forêt d'Halatte qui posèrent les bornes Puis le procureur du Roi, le gruyer, le greffier des eaux et foréts, le sergent dangereux, et d'autres encore visitèrent l'opération.

Les bornes ainsi plantées ne portaient aucun signe, il n'en est pas fait mention dans le procès verbal. Pourtant vers la même époque dans la forêt de Coye, les propriétaires y gravaient leurs armes ou leurs emblèmes Les premières, bornes armoriées apparaissaient. Ce rut au milieu du X' siècle que se firent les bornages les plus nombreux. Le plus important d’entre les propriétaires, Anne de Montmorency, Connétable de France, fit procéder au bornage de son domaine de Chantilly. Dans les années 1537 à 1546, il fait placer dans[ ea forêts de Chantilly, de Pontatmé et de Coye. autour des bois des particuliers et des établissements religieux, lee belles bornes qui sont encore nombreuses dans ces forêts. D'une hauteur de un metre en moyenne au dessus du sol. elles sont solidement assises par un dé de pierre enfoncé dans la terre. Ainsi elles étaient difficilement mobiles et fixaient sans conteste les limites des proprietés.


ARMES DES MONTMORENCY ET DES PROPRIETAIRES

La maison de Montmorency comptait parmi les plus anciennes et les plus prestigieuses familles de la noblesse française Elle s'est éteinte au XIX' siècle après avoir donné à la France, six connétables, douze maréchaux et quarte amiraux. Leurs armes portent d'or, à la croix de gueules, cantonnée de seize alérions d'azur. La tradition rapporte que Philippe Auguste autorisa Mathieu Il de Montmorency, qui enleva à la bataille de Bouvines 12 enseignes à l'armée impériale conduite par l'empereur Othon IV, à ajouter 12 alérions sur son blason. C'est ainsi que les bornes délimitanr les propriétés des Montmorency, sont marquées d'un côté à leurs armes, surmontées ou non du baron, plus rarement, simplement du glaive ornant celles-ci, et de l'autre à côté, on trouve les armoiries ou les emblèmes ( écu, chiffre ou monogramme ) des autres propriétaires, seigneurs ou établissements religieux.


Pour les moines de Saint Nicolas d'Acy, on pouvait lire: Sr. Nicolas d. ou S N d.


Les borne, des moines de l'abbaye de Chaàlis, en plus de Is date de 1539, portent sur l'écu un K couronné et au-dessus la crosse des abbés. Celle des moines de l'abbaye de Saint Rémi à Senlis, se différencient par un R d crossé, entouré de trois fleurs de lys, avec l'inscription ...St Remi 1546.

Le Chapitre Notre Dame de Senlis se distingue en faisant la sculpter une figure de

Vierge à l'enfant.


Aujourd'hui les trois forêts demeurent encore jalonnées par bon nombre de ces bornes


Cette imbrication des propriétés amenait fréquemment les seigneurs, usant de lent droit de chasse, à empiéter sur les domaines voisins des leurs. De leur coté les établissements religieux faisaient paître leurs troupeaux dans leurs bois, mais il arrivait que les animaux mal gardés aillent goûter l'herbe du voisin. Ces incidents de chasse ou de pâturage généraient chicanes et procès dont les archives, fort heureusement, ont conservé le souvenir.



Décidé à faire respecter son domaine et ses droits, le grand seigneur de la renaissance qu'était Anne de Montmorency (1493-1567) entreprit de faire placer des bornes de pierre entre 1537 et 1546 pour délimiter ses propriétés. Il fait placer des pierres taillées portant le blason de sa famille sur une face et celle de l'autre propriétaire de l'autre. Prés d'un demi millénaire plus tard, ces blocs auraient pu sombrer dans l'oubli, mais la plupart se dressent toujours fièrement à l'ombre des grands arbres.


Ces témoins inattendus de l'histoire étaient pourtant restés muets jusqu'à ce que des historiens les décryptent, notamment grâce à des plans trouvés dans les archives du château de Chantilly. Maintenant tous les promeneurs peuvent à leur tour s'amuser à lire à travers ces pierres érodées, plus ou moins usées par le temps. Certaines conservent presque intact le collier luxuriant de l'ordre de Saint Michel et de ses seize aigles synonymes de courage qui constituaient les armoiries des Montmorency. Au-dessus du blason, le promeneur curieux correspondant à celle du bornage.

Sur l'autre face de la pierre se dessine une vierge à l'enfant de Notre Dame de Senlis, celles de l'abbaye de Chaalis ou encore du seigneur de Coye. Certaines bornes autrefois situées à des angles, comportent même les blasons de trois propriétaires différents.


Halatte possède tout tout un ensemble de bornes de pierre finement gravées aux armes des propriétaires dont elles délimitaient les parcelles.

Au milieu du XVlème siècle. le connétable Anne de Montmorency avait eu l'idée de préciser te contour de son domaine forestier par système de bornes à double face et il n'avait pas oublié les deux bois qu’il possédait en Halatte. Tous les autres propriétaires avaient imité son exemple, y compris le roi qui. en 1571, était en désaccord avec l’abbesse du Moncel sur le tracé de la séparation entre leurs domaines respectifs. Les bornes étaient, pour la plupart, du même modèle, haut d’environ 1,50 mètre. Le tiers inférieur enterré dans le sol les maintenait si solidement  que bon nombre d'entre elles est encore en place de nos jours. Outre les armes des deux, parfois même des trois propriétaires voisins, elles portaient la date de leur installation, le plus souvent 1540. ou. pour les pierres intéressant te Moncel 1579 De ces dernières. plusieurs. contrairement à usage. ne sont pas aux armes de l'abbaye, mais à celles de l'abbesse de l'époque, Philippine de PePleé (98). surmontées des initiales PdP et d'une crosse. Près d'Aumont. une borne plus récente (1770) porte les armes du chapitre de NotreDame de Senlis d'un côté, de Charles Louis d'Albert, duc de Chevreuse et de Luynes de l'autre.

De cette exceptionnelle réunion de bornes armoriées en Halatte, un Senlisien de vieille souche. M.Eugène Vignon, a établi un relevé que l 'on peut voir au musée de la Vénerie, à Senlis.


Monolithes aux armoiries parfois compliquées, véritables oeuvres d'art, une poignée de ces bornes ont été arrachées de leur emplacement d'origine pour décorer, au gré de l'inspiration du Grand Condé, les allées rectilignes tracées en foréts par Le Nôtre.




HALATTE

La forêt d'Halatte. En 1165, nous trouvons cette mention: lucus Halachius, pour désigner la forêt d’Halatte*. Elle est appelée au XIIIéme siècle Halata, Halacta, Alatta, Harlatta; on lui donna aussi plus tard les noms de forêt de Senlis, forêt de Saint-Christophe* et forêt de Verneuil qui désignaient plutôt les parties de la forêt d'Halatte voisines de ces localités. Mais ces trois dénominations n'ont pas prévalu.

D'après Maury, le mot Halatte parait être une corruption du nom de Halta, que portait et que porte encore une colline* qui domine la forêt et qu’on appela plus tard mont Haltois*. En 1288, la forêt d'Halatte est en effet désignée sous le nom de foresta de monte Halatois ou Haltois mais, au XIIIème siècle,



LES FORÊTS DE SENLIS.

Cette dénomination ne parait s'appliquer qu’à la partie de la forêt où se trouve située cette colline. Maury, suivant Graves, repousse donc l’étymologie donnée par Girlier de Haya lata large haie. Pendant tout le moyen âge, c'est surtout le nom de Halate qui est employé. Cette orthographe prévaut notamment dans le cartulaire de la forêt, qui est de la fin du xivème siècle. On y trouve aussi les formes Halatte^y Hallate^, Hallatte*, au gré du copiste. Mais, aux xvii* et xviii^ siècles, l’orthographe Halatte a prévalu, et c’est encore de cette façon qu'on l’écrit aujourd'hui. Cette forêt, qu'on peut inscrire dans un parallélogramme dont les deux côtés orientaux et occidentaux sont fortement entamés par les " essarts " de Villers-Saint-Frambourg et de Verneuil, est percée en son centre par les terres de Fleurines et de Saint Christophe. Son angle sud-ouest se prolonge et forme la forêt de Pommeraie, dont les propriétaires furent ceux de la châtellenie de Creil et dont nous parlerons plus loin.

Bornée au nord par Pont-Sainte-Maxence, au sud par Senlis, dominant la vallée de l’Oise, rivière profonde et calme, qui la baigne sur toute son étendue nord-ouest, la forêt d' Halatte "tait bien situ"e pour l'exploitation. Elle fut aussi merveilleusement am"nag"e pour la chasse aux xvn" et xviii" si"cles, et c^est avec raison que Pierre le Grand l'appelait le jardin de la France*.

Ali"nations, " Au xni* si"cle, cette for"t avait donc, " peu de chose pr"s, les limites actuelles. Elle fut toujours royale, mais, de bonne heure, les rois de France en ali"n"rent une partie en "iveur des nombreux "tablissements religieux de Senlis et des environs. Des seigneurs la"ques et des particuliers en poss"d"rent aussi quelques portions, moins "tendues cependant que celles du clerg". Les rois se r"serv"rent la r"gion septentrionale et occidentale, plus rapproch"e de TOise, qui servait " transporter le bois d"p. de rOise, H. 900.} On retrouve ce nom en i323 (Arch. nat., XIa 3, fol. 266 T*) et en 1400. (Arch. nat., K. 189, n* 69.) 1 . Carlier, Histoire du Valois, t. I, p. 58. 2. Cartulaire de la for"t d'Halatte, fol. 53 v et 54 v.


http://archive.org/stream/lesfortsdesenl00guil/lesfortsdesenl00guil_djvu.txt


http://www.forgottenbooks.com/readbook_text/MeYmoires_de_la_SocieYteY_de_LHistoire_de_Paris_et_de_LIYle-De-France_1200169243/107

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RDV le dimanche 12 avril 2015 à 13h30 au Parking des Grandes Ventes.

Depuis Verneuil, direction Fleurines par la D565.

Depuis Verneuil, après Mont-la-Ville, prendre le 3° chemin à droite dans la forêt.


Itinéraire détaillé pour se rendre au lieu de RDV ci-dessous :

Dimanche 12 avril 2015, VERN'ŒIL vous a proposé une balade découverte  

autour du thème des Bornes Armoriées du XVI° siècle, au Mont Alta

en forêt d’Halatte.

Si vous souhaitez être informés de nos prochaines manifestations, laissez nous votre adresse mail, et nous vous tiendrons au courant de nos activités. vernoeil@orange.fr

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Les bornes armoriées furent implantées par le seigneur Anne de Montmorency entre 1537 et 1546 pour délimiter ses propriétés.

Le but était d'éviter des incidents de chasse ou de pâturage, alors fréquents en raison de l'imbrication de différentes propriétés, et de faire respecter son domaine et ses droits.

Suivant l'exemple, d'autres seigneurs ou entités religieuses propriétaires terriens érigèrent à leur tour des bornes en pierre taillée, frappées des blasons ou des insignes permettant aux passants d'identifier les propriétaires.

La plus grande concentration de bornes se trouve autour du mont Alta, dans le secteur sud-ouest de la forêt.

cf http://fr.wikipedia.org/wiki/Forêt_d'Halatte

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